Nouvelle étude sur les retombées économiques et sociales des investissements publics en habitation au Québec

 

Le logement social et communautaire : un investissement qui rapporte au Québec

Une nouvelle étude démontre des retombées économiques et sociales majeures

Montréal, le 13 mai 2025 – Chaque dollar investi dans le logement social et communautaire au Québec rapporte plus qu’il ne coûte. C’est ce que démontre une étude sur les retombées sociales et économiques des investissements dans le logement social et communautaire de la Société d’habitation du Québec (SHQ), dévoilée aujourd’hui par l’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ). Soutenue par un nombre important d’organisations de l’écosystème de l’habitation, cette étude révèle des gains nets annuels de 162,1 millions de dollars pour les finances publiques, ainsi que des effets humains  significatifs, notamment la prévention de l’itinérance.

« Dans un contexte budgétaire restreint où chaque dollar public compte, notre étude envoie un message clair : le logement social et communautaire est un investissement qui rapporte, humainement et économiquement. C’est une solution éprouvée, qui prévient plutôt que réparer, et qui répond directement à la crise du logement. On ne peut pas bâtir une société inclusive sans assurer à chacun·e un lieu digne pour vivre. Nous appelons à une mobilisation collective pour faire de ces milieux de vie une priorité politique à tous les niveaux. » – Tommy Théberge, directeur général, Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ)

Des chiffres clés (plus de faits saillants dans la fiche technique)

  • Retours fiscaux et économies publiques : au moins 138 % de l’investissement initial ;
  • Gains nets pour les finances publiques : 162,1 millions $ (2023-2024) ;
  • Économies générées grâce aux effets sociaux positifs : 354,9 millions $ (dont 268 millions $ liés à la prévention de l’itinérance) ;
  • Emplois soutenus : 26 588 ;
  • Impact économique total : 2,4 milliards $ injectés dans l’économie québécoise.

« Chaque logement social et communautaire financé génère des bénéfices majeurs, tant économiques que sociaux. Y investir, c’est miser sur la prévention : on réduit les coûts liés à la santé, à l’itinérance, aux déménagements multiples et à la précarité résidentielle. À l’heure actuelle, c’est l’un des rares investissements capables d’optimiser les dépenses publiques tout en améliorant concrètement la qualité de vie des résident·es. »  – Sandra Turgeon, directrice générale, Confédération québécoise des coopératives d’habitation (CQCH)

Plus qu’un toit : un véritable levier de stabilité, de santé et de participation sociale

Les résultats de l’étude démontrent que le logement social et communautaire contribue bien au-delà de l’économie :

  • Stabilité résidentielle : meilleure réussite scolaire, meilleure employabilité, meilleure santé ;
  • Diminution de la pression sur les services publics ;
  • Renforcement du tissu social : autonomie, implication communautaire, sentiment d’appartenance.

Des témoignages poignants viennent illustrer l’impact transformateur du logement social et communautaire :

« Une personne qui est moins happée par le chaos de la survie quotidienne, quand tout est précaire autour d’elle, a plus de chances et d’énergie pour penser à rechercher un emploi. Plus une personne a les conditions pour stabiliser ses besoins de base (assez d’argent, un logement, un accompagnement ou un petit cercle social qui peut encourager), plus cela lui permet d’aspirer à des projets, comme l’emploi, les études ou l’apprentissage d’un artisanat par exemple. » (témoignage anonyme)

« Le logement social et communautaire est un formidable liant social. Avoir un logement, c’est contribuer à la dignité, à la qualité de vie et à l’intégration sociale de chaque personne. C’est permettre l’implication, la participation à la vie de son immeuble, le développement d’un véritable sentiment d’appartenance. Investir dans le logement social et communautaire c’est investir dans les parcours de vie et dans la vitalité de nos communautés. » – Patrick Préville, directeur général, Fédération de l’habitation coopérative du Québec (FHCQ)

Un soutien communautaire essentiel

Témoignages à l’appui, l’étude rappelle que le logement ne suffit pas : la présence d’intervenant·es de milieu est déterminante pour maximiser les retombées sociales :

  • Accompagnement personnalisé : accès aux services et programmes publics essentiels ;
  • Prévention des crises : santé mentale, conflits, insalubrité ;
  • Soutien vers l’emploi, les soins et la participation communautaire.

« Sans soutien, les bénéfices sociaux sont largement diminués. Ce n’est pas juste un toit qui change une vie, c’est tout ce qu’on construit autour. Le soutien communautaire, c’est le ciment invisible qui rend le logement vraiment transformateur, qui fait d’un simple logement un milieu de vie sain, sécuritaire, inclusif et mobilisateur​. » – Nancy Croussette, directrice générale, Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH)

Face à la crise du logement : des solutions concrètes pour nos décideur·euses publics

L’étude formule de très nombreuses recommandations spécifiques pour soutenir l’écosystème d’intervenant·es de milieu. Plus largement, l’AGRTQ formule des recommandations claires pour faire du logement social et communautaire un levier de sortie de crise :

  1. Lancer un vaste chantier de construction de 10 000 logements communautaires et sociaux par année, mené par et pour les communautés ;
  2. Faciliter l’acquisition d’immeubles pour en faire du logement à but non lucratif, communautaire et social ;
  3. Soutenir le maintien du parc de logements à but à non lucratif communautaire et social en appuyant sa rénovation et son entretien de manière adéquate ;
  4. Renforcer les capacités organisationnelles des promoteurs à but non lucratif et des organismes qui œuvrent en habitation communautaire et sociale ;
  5. Accroître le soutien communautaire et social au sein des organisations qui accompagnent et épaulent les populations vulnérables dans leur milieu de vie.

Ces recommandations sont essentielles pour atteindre la cible de 20 % de logements locatifs à but non lucratif dans le parc résidentiel québécois.

Crédits de l’étude

Cette étude a été rendue possible grâce à l’engagement d’un comité de partenaires issu de l’écosystème de l’habitation. Ces organisations ont contribué à orienter les travaux afin d’assurer leur pertinence et leur arrimage avec les réalités du terrain. Plusieurs d’entre elles ont également apporté un soutien financier déterminant, à savoir :

  • Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ)
  • Caisse d’économie solidaire Desjardins
  • Confédération québécoise des coopératives d’habitation (CQCH)
  • Fédération de l’habitation coopérative du Québec (FHCQ)
  • Fédération des OSBL d’habitation de Montréal (FOHM)
  • Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH).

L’étude a été réalisée par Émilie Dazé, praticienne chercheure indépendante en sciences sociales, Martin St-Denis, économiste et expert-conseils de la Coopérative interface, ainsi que leur collaborateur·trices.

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