Budget 2016 : Québec continue de couper dans le logement social et communautaire

Québec, le 17 mars 2016 – Pour une deuxième année consécutive, le gouvernement libéral coupe dans les budgets du programme AccèsLogis et met en péril le développement de logements sociaux et communautaires à travers le Québec, alors que les besoins sont immenses. « Nous avons été nombreux –  intervenants sur le terrain, conseils municipaux, partenaires sociaux et privés – à réclamer de façon urgente des réinvestissements dans le logement communautaire afin de répondre aux besoins des populations vulnérables sur l’ensemble du territoire. Aujourd’hui, nous sommes extrêmement déçus de constater que le gouvernement a fait la sourde oreille », déplore madame Edith Cyr, présidente de l’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ).

Maintien de la coupure de 50 % dans AccèsLogis

En plus de maintenir la coupure de 50 % dans le programme AccèsLogis, réduisant de 3 000 à 1 500 le nombre de logements financés, le gouvernement diminue de moitié le total des nouvelles sommes dédiées à la construction de logement et à l’aide au loyer. En effet, l’aide pour ces deux volets représentait 249 millions $ dans le budget 2015, comparativement à 128 millions $ dans le présent budget.

Rappelons pourtant qu’au Québec, plus de 227 000 ménages locataires doivent consacrer plus de 50 % de leur revenu pour se loger et que près de 10 000 logements sociaux et communautaires sont actuellement en attente de financement à travers le Québec. Ces logements visent à répondre aux besoins de milliers de familles, d’aînés, de personnes seules et de personnes ayant des besoins particuliers (problèmes de santé mentale, itinérance, handicap physique ou intellectuel, etc.)

Construire des logements avec des budgets de 2009

Le gouvernement maintient également la réduction des budgets de réalisation des projets, ce qui fait en sorte que les organismes qui développent du logement communautaire en 2016 doivent composer avec des budgets basés sur les coûts de réalisation de 2009!

Qui plus est, les mesures d’aide aux régions éloignées n’ont pas été réintroduites, ce qui équivaut à des manques à gagner pouvant atteindre des centaines de milliers de dollars par projet. Sur la Côte-Nord ou en Gaspésie, il est impossible de développer du logement communautaire sans des aides financières qui reconnaissent la réalité particulière des régions.

L’ensemble de ces restrictions budgétaires compromet donc la viabilité des projets d’habitation communautaire et rend extrêmement difficile la réalisation des logements annoncés. « Nous avons besoin maintenant d’habitations communautaires pour loger décemment les populations les plus vulnérables. Il est urgent de nous donner les moyens adéquats pour les réaliser!», insiste madame Cyr.

L’habitation communautaire : un investissement payant sur le plan social et économique

En offrant une solution durable et structurante à une diversité de besoins, l’habitation communautaire rapporte à tout le monde : autant aux personnes qui y ont recours qu’à l’ensemble de la société qui en récolte les retombées positives sur le plan économique et social. Rappelons que selon une étude de la Société d’habitation du Québec publiée en 2013, pour chaque dollar investi par le gouvernement dans l’habitation communautaire, 2,3 $ sont injectés dans l’économie du Québec.


À propos de l’Association des groupes de ressources techniques du Québec

L’AGRTQ représente un réseau d’entreprises d’économie sociale, les Groupes de ressources techniques (GRT), et veille au développement de l’habitation communautaire partout au Québec dans le but de répondre aux besoins des ménages à faible et modeste revenu.
En savoir plus : OnEnABesoin.quebec, agrtq.qc.ca, Twitter, Facebook

Catégorie: Communiqués, Nouvelles