L’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ) est fière d’annoncer les lauréats de la 17e édition de la cérémonie des Prix Régis-Laurin 2022. De retour en présentiel pour la première fois depuis 2019, cette nouvelle édition récompense les personnes et organismes ayant contribué de manière exceptionnelle à la cause du logement communautaire.
Alain Marcoux détient plus de 25 années d’expérience professionnelle dans le secteur de l’économie sociale et de la coopération, dont 12 ans à la direction du GRT Nouvel Habitat. Il a été impliqué pendant 14 ans au conseil d’administration de l’AGRTQ dont 5 ans comme vice-président et 4 ans à titre de président. M. Marcoux est un leader et un rassembleur naturels, avec de grandes qualités de développeur et d’entrepreneur. Il a été très actif dans la mise sur pied des fonds de l’AGRTQ, le Fonds d’acquisition québécois et le Fonds Immosocial Québec, qui répondent en premier lieu aux besoins des organismes d’habitation et des populations qu’ils desservent, en collaborant avec les partenaires de la Fondation Lucie et André Chagnon et du Fonds immobilier de solidarité FTQ. M. Marcoux a occupé la présidence du Fonds d’acquisition québécois (FAQ) et du Fonds ImmoSocial jusqu’à son départ en 2022.
Diplômé en relations industrielles et en droit à l’Université Laval, Alain Marcoux a participé, à travers les différentes fonctions qu’il a occupées au fil des ans, à la réalisation de près de 3 000 unités de logements communautaires pour des investissements de l’ordre de 650M$.
Alain Marcoux a notamment innové en développant la formule de la coopérative de solidarité appliquée au domaine de l’habitation communautaire, particulièrement pour les projets destinés aux personnes âgées en légère perte d’autonomie et par l’utilisation de parts privilégiées dans le financement de ce type de projet.
C’est sous aussi sous sa gouverne qu’est né le portail LogisLévis qui se veut être une réponse innovante à la difficulté d’accès à l’offre de logements sociaux et communautaires de la population.
M. Marcoux a été un leader naturel doté de grandes qualités de développeur et d’entrepreneur pour le GRT Nouvel habitat et pour tout le réseau. Il a su user de ces compétences pour réunir et unir toujours plus de partenaires autour de la cause du logement communautaire et du réseau des GRT.
M. Marcoux a, durant toutes ces années, eu à cœur le milieu de l’habitation communautaire et social et s’est beaucoup investi pour l’amélioration des conditions d’habitat. Il croit fermement à l’impact du logement dans la vie des gens.
Par ses réalisations, ses apports et son leadership, qui ont favorisé l’émergence de nombreux projets d’habitations communautaires au bénéfice de la population en général et du grand réseau des GRT, l’AGRTQ est fier de remettre à Alain Marcoux le Prix Régis-Laurin catégorie Hommage.
Détentrice d’un baccalauréat de l’Université Laval en économie et politique et d’une maîtrise en économie de l’Université de Sherbrooke dont le mémoire portait sur l’impact que peuvent avoir les gouvernements sur la qualité de vie de leurs citoyens et citoyennes, Évelyne Beaudin s’est toujours impliquée dans sa communauté. De 2017 à 2021, elle préside le Comité de développement social et communautaire (responsable des dossiers femmes, aîné.e.s, personnes handicapé.e.s, lutte à la pauvreté, etc.) et siège à la Société de transport de Sherbrooke, au Comité consultatif d’urbanisme, à la Corporation de développement économique communautaire, à Commerce Sherbrooke et à Nature Cantons-de-l’Est.
On peut comprendre pourquoi depuis qu’Évelyne Beaudin a été élue mairesse de Sherbrooke en 2021, elle œuvre à faire avancer la cause du logement social et communautaire pour améliorer la qualité de vie de ses concitoyennes et concitoyens.
Sous le leadership d’Évelyne Beaudin, la Ville de Sherbrooke a doublé ses investissements en logement social et a fait des acquisitions stratégiques qui bénéficieront à la communauté pour des années à venir.
Pour répondre à la crise du logement, Mme Beaudin a mis en place un Groupe de travail d’urgence qui a géré la crise du 1er juillet et qui a permis de reloger des dizaines de ménages plus rapidement. Mme Beaudin travaille en étroite collaboration avec les acteurs et actrices du logement étudiant pour permettre de loger la population étudiante des deux universités et trois cégeps de la ville.
Tout récemment, Sherbrooke a mis en place une Commission d’étude sur le logement formée d’Isabelle Samson, directrice de la santé publique de l’Estrie, et de Jacques Côté, sommité du monde du logement social, pour réfléchir à des solutions durables à la crise du logement.
En tant qu’économiste, Mme Beaudin porte le message que le marché privé ne peut pas répondre à lui seul à l’ensemble des besoins en logement de la communauté. Elle a également fait de multiples sorties pour sensibiliser le palier provincial à l’enjeu du logement pour les municipalités.
Évelyne Beaudin entend maintenant créer des outils pour mettre à niveau le parc de logements locatifs et développer le parc de logements coopératifs de façon équitable sur l’ensemble du territoire.
Pour l’ensemble de ces raisons, la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, devient une figure inspirante pour le monde municipal notamment en matière d’habitation et se voit octroyer le Prix Régis-Laurin catégorie Élue.
Fondé en mars 2020 pour répondre à l’appel du gouvernement du Québec afin de préparer l’après-COVID-19, des leaders économiques, sociaux, syndicaux et environnementaux se sont regroupés pour former le collectif G15+ et ont formulé des propositions en faveur d’une relance solidaire, prospère et verte.
Le collectif G15+ s’appuie sur le dialogue social pour favoriser la transformation de l’économie québécoise vers une société plus solidaire, prospère et verte et placer le bien-être de la population au cœur des politiques publiques. Les membres du collectif G15+ désirent faire émerger une société qui place le bien-être de la population au cœur des décisions individuelles et collectives.
Nous sommes issus d’une culture singulière qui accorde une place de choix à la concertation et à la cohésion sociale, faisant du Québec une société distincte en Amérique du Nord.
Fort de l’expertise et de la pluralité de ses membres, le G15+ plaide pour une transformation allant au-delà de la croissance du Produit intérieur brut et de la création d’emplois. Le collectif estime qu’il est plus que jamais nécessaire de miser sur l’interdépendance des enjeux environnementaux, sociaux et économiques afin de placer le bien-être et la qualité de vie de la population au cœur de nos décisions collectives et de nos politiques publiques.
Les questions de logement et d’habitation occupent une place importante dans les discussions et sont intégrées à un des trois chantiers prioritaires, celui sur l’avenir des collectivités et de l’immobilier. La crise de l’abordabilité ou l’accès au logement de la main d’œuvre sont des préoccupations partagées par la pluralité d’acteurs. Le G15+ offre aussi son appui au développement du logement social et communautaire; une formule essentielle pour bâtir des collectivités « prospères, inclusives et résilientes » mais, aussi pour répondre à un besoin qui est rarement convoité par le secteur privé.
Par ces actions et son étroite collaboration avec les partenaires du logement et de l’habitation, le G15+ se voit décerner le Prix Régis-Laurin catégorie Corporatif.
Depuis un peu plus de 30 ans, L’Anonyme vise à promouvoir des comportements sécuritaires et des relations égalitaires ainsi qu’à prévenir la transmission des infections transmissibles sexuellement ou par le sang (ITSS) par une approche humaniste de proximité dans la grande région de Montréal.
Ses actions variées se déploient à travers quatre programmes : intervention de proximité, éducation à la sexualité, logements et sécurité urbaine et visent la réduction des méfaits à travers une philosophie axée sur la diminution des comportements à risque et le renforcement des facteurs de protection. Cette approche s’est transposée dans son tout premier projet d’habitation, livré en décembre 2021.
Le 3629 est une maison de chambres à haut seuil d’acceptabilité accueillant des personnes sans domicile fixe, faute de répondre aux critères des ressources publiques et des projets communautaires existants. L’immeuble, situé au 3629, rue Ste-Catherine à Montréal, auparavant reconnu pour son état d’insalubrité et les activités criminelles qui s’y déroulaient, a subi des rénovations majeures et offre désormais 14 chambres qui sont munies de comptoir avec évier et espaces de rangement, en plus d’offrir un petit coin travail. Une cuisine commune complète et des espaces de rencontre accessibles en tout temps permettent aux résident·es qui le souhaitent de cuisiner et d’avoir une vie de communauté au sein de la maison de chambres.
Il s’agit d’une réalisation unique en son genre, une première au Québec. Les résident(e)s sont des personnes marginalisées, en situation de désaffiliation sociale et qui ne sont pas admissibles au programme de supplément au loyer, que ce soit parce qu’elles ont une dette auprès de l’aide sociale, de l’office municipal d’habitation ou qu’elles n’ont pas de revenus légaux (ex : travail du sexe, drogue). Avec l’appui de ses partenaires, l’organisme offre aux résident(e)s qui le désirent, la possibilité d’améliorer leur condition de vie, à leur rythme. Les locataires bénéficient en effet du soutien, à leur demande, des ressources communautaires et/ou institutionnelles mises à leur disposition sur le territoire (notamment les intervenant(e)s du service mobile d’injection supervisé de l’Anonyme et les travailleur(euse)s de rue de plusieurs organismes locaux, tels que Dopamine (toxicomanie)). Ils ne sont toutefois pas obligés de s’engager dans une démarche de changement de leurs habitudes de vie pour accéder à une chambre.
Ce projet de quartier est rendu possible grâce au soutien de nos partenaires communautaires, institutionnels et politiques dans le quartier, qui appuient massivement l’initiative. Le projet, dont le GRT Bâtir son quartier a coordonné la réalisation, a été financé par la Ville de Montréal, le gouvernement du Canada et le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (programme Vers un Chez soi). Cette intervention a bénéficié d’une large mobilisation d’acteurs communautaires, politiques et publics locaux (incluant les services policiers) qui croyaient en la mise en œuvre d’actions innovantes pour favoriser l’entrée et le maintien en logement des personnes marginalisées. L’Anonyme travaille aussi avec un collectif de chercheur(euse)s interdisciplinaires pour documenter l’implantation du Projet 3629 dans la communauté et la cohabitation des résident(e)s.
L’AGRTQ reconnait que l’Anonyme a fait preuve d’audace dans le développement de cette solution qui permet aux personnes les plus marginalisées de trouver une dignité résidentielle. Pour le projet «Le 3629», l’Anonyme reçoit le Prix Régis-Laurin catégorie Innovation.
Depuis plus de 30 ans, Allan Gaudreault multiplie les rôles et les mandats en lien avec l’habitation communautaire. Ses connaissances et ses compétences sont reconnues par un large éventail d’acteurs qui lui confient des mandats stratégiques pour notre mouvement. Il a assurément contribué à l’insertion du logement social et communautaire dans les politiques publiques et les réalisations de très nombreuses collectivités, au Québec et ailleurs.
Détenteur d’une Maîtrise en Sociologie, ses intérêts se situent en planification stratégique, en développement et en financement novateurs. Il a d’ailleurs débuté sa carrière au sein d’un GRT; le groupe de ressources BRICH pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, dont il a assumé la direction.
Il a ensuite été responsable du Programme d’acquisition de logements locatifs de la Société d’habitation et de développement de Montréal et conseiller en planification et développement pour la Société de développement de Montréal. Il a ainsi participé à la réalisation de dizaines de projets de logement social et abordable.
Comme consultant, depuis plus de 20 ans, il a collaboré avec de nombreux organismes municipaux, gouvernementaux et communautaires dont la Communauté métropolitaine de Montréal, les MRC de plusieurs régions du Québec, les villes de Longueuil, Gatineau et Drummondville, l’ARUC-Économie sociale, l’Association des GRT du Québec, l’Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine, la Confédération québécoise des coopératives d’habitation, le Réseau québécois des OSBL d’habitation, Réseau des offices d’habitation du Québec, le Fonds québécois d’habitation communautaire, la Caisse d’économie solidaire Desjardins, la Chaire de recherche du Canada en économie sociale, Hydro-Québec, la SHQ et la SCHL. De plus, son travail s’étend à de nombreux réseaux d’organisations : municipalités, fondations, CLD, CDC, CISSS et organismes communautaires. L’AGRTQ lui a d’ailleurs elle aussi confié un grand nombre de mandats dès 2006 : rédaction de plusieurs mémoires, de plan d’affaires, d’études, de guides et de documents de positionnement stratégique et contribution au développement de projets et à l’offre de formation du réseau.
Tout au long de sa carrière, il s’est impliqué dans diverses instances du secteur, notamment comme administrateur et président de la Fédération de l’habitation coopérative du Canada, comme membre du Comité de développement de l’ACHRU et plus récemment, comme administrateur du Fonds d’acquisition québécois et du Réseau Bon Voisinâge.
Partenaire indispensable de l’habitation communautaire, Allan Gaudreault est un ambassadeur de tous les instants qui sait transmettre l’histoire, les valeurs, les ambitions et les défis de notre mouvement.
Solidement implanté dans sa communauté depuis près de 35 ans, le Centre Inter-Section de Gatineau a comme mission de favoriser la réadaptation et la réinsertion sociale de personnes ayant un problème de santé mentale et d’apporter du soutien aux personnes endeuillées par le suicide. Cette mission s’articule autour de 6 volets de services dont le plus récent volet de logement communautaire de logements permanents avec soutien communautaire.
Devant un manque flagrant de logements communautaires permanents pour les personnes ayant un problème de santé mentale, le Centre développe un premier projet de logements communautaires avec soutien. Après presque 5 années d’acharnement pour la c’est en 2014 que le Centre accueille ses 35 premiers locataires permanents (ayant un problème de santé mentale mais démontrant une stabilité au niveau des symptômes et ayant un projet de vie). Ce premier projet fut sans contredit un succès sur toute la ligne : enrichissant une offre de services déficitaire au niveau du logement autonome en santé mentale. Cet ajout aux services du Centre offre une autre avenue afin de favoriser l’empowerment des personnes ayant un problème de santé mentale. En 2017, le Centre Inter-Section récidive avec une phase II : un bâtiment offrant 32 logements communautaires avec soutien. Malgré des conditions difficiles de réalisation de la Phase II, pandémie conjuguée à une augmentation drastique des coûts de construction et une pénurie de main d’œuvre généralisée, le Centre aura persévéré jusqu’à l’arrivée des 32 locataires en octobre 2021.
Les besoins de logements permanents étant toujours aussi criants, le Centre planifie actuellement la construction d’une Phase III de 36 logements pour la clientèle ayant un problème de santé mentale, un premier accord a été donné.
Les actions du Centre Inter-Section visent le rétablissement et l’empowerment des personnes par l’utilisation de l’approche par les forces, qui sont basées sur les meilleures pratiques. Toutes ces actions sont un pas vers le rétablissement des personnes ayant un problème de santé mentale.
Selon le Centre Inter-Section, c’est en utilisant les ressources de la communauté, dont l’implication importante du GRT de la région, Innovation Habitation Outaouais, que ces projets de logements communautaires ont pu voir le jour.
La persévérance, la patience mais surtout l’apport du Centre Inter-Section au niveau du développement du logement communautaire permanent et autonome pour les personnes ayant un problème de santé mentale tout en leur offrant un soutien communautaire lui mérite un prix! L’AGRTQ est heureuse de remettre au Centre Inter-Section le Prix Régis-Laurin catégorie organisme.